Page:Leo - Une vieille fille.pdf/140

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— Je ne comprends pas, dit-il, quelle importance vous attachez à si peu de chose. Peut-être ai-je eu tort d’acheter ce bonnet ; mais, puisque le voilà, vous pouvez-bien l’essayer. Je vous en prie ! ajouta-t-il.

Marie avait bien quelque chose à répondre, mais elle n’osa pas. Dominée par l’insistance d’Albert, elle ôta son bonnet à large ruche et découvrit les belles masses de ses cheveux blonds roulés sur lesquels il fixa un œil avide ; puis elle mit le petit bonnet aux rubans bleus. Il lui allait si bien, qu’elle rougit en se regardant et qu’Albert jeta un cri d’admiration. Confuse de la vivacité de ses regards, elle voulait reprendre sa vieille coiffure ; mais il s’y opposa énergiquement en s’emparant de ses mains qu’il retint dans les siennes. Marie détourna la tête, et des larmes lui vinrent aux yeux.

— Vous me rendrez ridicule aux yeux du monde, dit-elle.

— Qui vous parle des yeux du monde ? s’écria-