Page:Leo - Une vieille fille.pdf/175

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ler ! Ou plutôt pourquoi suis-je forcée de vous affliger ?…

« Je ne puis vous dire à quel point je souffre. Vous êtes là, près de moi, tranquille… Vous étiez, il y a deux heures, si heureux… J’ai pris cette résolution après vous avoir quitté, tout de suite. En votre présence je ne puis vouloir que ce que vous voulez. Mais si je ne partais pas cette nuit, peut-être plus tard serait-ce impossible : vous exigeriez ma promesse, je vous la donnerais… Hélas ! nous n’avons que trop attendu… Et cependant, Albert, le souvenir de votre amour est tout ce qu’il y aura de précieux et de cher dans ma vie. Mais écoutez-moi.

« J’ai près de dix ans de plus que vous ! Dieu ne nous a pas faits pour être unis, puisqu’il nous a jetés dans la vie à ce long intervalle. Puis, le monde insulterait à notre union. Vous méprisez cela, mais écoutez-moi encore : il est bien avéré que dans le mariage, au bout d’un temps, l’enthousiasme cesse avec les illusions. Alors on de-