Page:Leo - Une vieille fille.pdf/189

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trois ans, comme vous savez, dans une maison de banque de cette ville, où, moyennant six heures de travail par jour, mes appointements sont de deux mille francs. Or, tout récemment, une vieille tante que j’ai à Leipzig, étant devenue veuve, désire m’avoir chez elle pour l’aider dans son commerce et très-probablement pour me faire son héritier. La chance n’est pas à dédaigner. Je partirais donc sans délai, s’il m’était possible de laisser mes patrons dans l’embarras. Comme ils ont toute confiance en moi, ils m’ont chargé de procurer moi-même celui qui doit me remplacer. Et si cela vous convient…

— Vous me donnez là une preuve de confiance… ! dit Albert étonné.

— Ne sommes-nous pas amis ! Un mois ne suffit-il pas pour se connaître ! D’ailleurs, avant de vous rencontrer ici, je savais parfaitement quel homme vous êtes, et c’est pourquoi j’ai recherché votre connaissance. Voyons, acceptez-vous ?