Page:Leo - Une vieille fille.pdf/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bout d’un instant et s’en allaient voir aux lilas si quelque branche avait fleuri. Pauline montait sur le banc et levait les bras pour atteindre les fleurs. Dans ce mouvement sa taille se cambrait, sa jupe s’accourcissait et laissait à découvert le bas de sa jambe. Quand il y avait de la rosée, elle secouait malignement les branches sur Albert, qui, tout inondé, pourtant ne s’occupait qu’à recueillir les gouttes tombées sur le visage de Pauline.

Gorgé de friandises, enivré d’amour, Albert cependant n’était pas exempt de malaise. Il y avait toute une partie de son être qui n’avait rien à faire avec sa fiancée et qui restait au dedans de lui, froide et inassouvie. Il avait l’amitié de mademoiselle Dubois, et souvent il passait près d’elle des heures après lesquelles il se trouvait plus fort et meilleur. Mais elle-même lui semblait maintenant moins expansive ; — puis nous avons un besoin d’unité que deux affections incomplètes ne peuvent satisfaire.

Cependant Pauline trouva qu’elle savait assez