Page:Leo - Une vieille fille.pdf/67

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Il se fit entre eux un silence. Albert se leva pour sortir.

— Mon ami, dit mademoiselle Dubois en l’arrêtant d’un geste affectueux, j’ai eu tort et je vous demande pardon. Mais, cher Albert, voyez, vous vous plaignez de Pauline, et moi aussi j’ai des moments de caprice et d’humeur que je ne puis maîtriser. Les femmes quelquefois sont fantasques, Albert. Il vous faut de l’indulgence, si vous voulez être un bon mari.

— Je vous croyais supérieure à toute faiblesse, vous.

Elle haussa les épaules en le regardant d’un air si moqueur, et en riant d’un rire si frais, qu’il en fut tout surpris, et même troublé d’une façon étrange. Il lui sembla… Mais, ne lui laissant pas le temps de s’arrêter là-dessus, elle dit vivement : — Albert, je vous le déclare avec franchise, vous êtes supérieur à Pauline, et, si vous n’aviez pas pour elle une affection indulgente, si vous vouliez trop l’assimiler à vous, ni vous ni elle ne se-