Page:Leo - Une vieille fille.pdf/83

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Et puis, en la considérant, il se rappelait le mot de Pauline, et la trouvait étrange en effet. Pour la première fois, il se demanda : Quel âge a-t-elle ? Mais il ne put trouver en lui-même la réponse à cette question et n’osa pas la formuler.

Pauline cueillait des pâquerettes ; elle s’éloigna en les apercevant : ils doublèrent le pas, elle se mit à courir. Sur l’appel réitéré de sa sœur, elle se laissa pourtant aborder ; mais alors son ton et sa figure dénoncèrent éloquemment une bouderie formidable. Mademoiselle Dubois proposa de descendre au fond du ravin sur le bord de la Paudèze, par un chemin large et commode qu’elle avait découvert. Albert ne demandait pas mieux ; Pauline déclara que cela lui était égal et qu’elle ferait tout ce qu’on voudrait. Ils entrèrent donc sous les voûtes sombres du bois de sapins, où croissent d’adorables mousses, et, débouchant dans la vallée, ils s’enfoncèrent de nouveau dans le bois par un chemin praticable aux chars, qui descend en tournant jusqu’au fond du gouffre.