Page:Leo - Une vieille fille.pdf/96

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plis du terrain, et sous vos pieds le Léman dans toute sa magnificence, baignant ses bords les plus riants et les plus célèbres, et encadré par ses plus belles montagnes, — chaos où l’œil ébloui va du Moléson, la première des Alpes Fribourgeoises, au grand Saint-Bernard, frontière de l’Italie. En ramenant le regard autour de soi, au bas de la colline, à l’orient, au milieu des prairies, on voit étinceler, calme et bleu, le petit lac de Bret.

— Il fait bon regarder la terre de cette hauteur, dit mademoiselle Dubois. Comme tout paraît beau, fertile et heureux !

— Oui, dit Samuel ; c’est comme un vêtement sale dont les taches ne paraissent pas de loin.

Pauline éclata de rire. Elle trouvait charmant tout ce que disait Samuel.

— Oui, répondit Albert, d’horribles taches que d’ici l’on ne voit pas : le vice et la misère.

— Oh ! surtout la misère, dit mademoiselle Dubois, car c’est d’elle que vient le vice.