scrutin) ; l’Apologan, ministre de la religion, parrain du roi qu’il consacre ; le Méhon, chef de la maison du roi et des guerriers ; le Ligan, féticheur du serpent, et un grand nombre de comparses, dont le gardien du siège du roi ; le Ouataca chargé d’annoncer la mort du roi ; enfin, l’Adjagan qui réveille le roi chaque matin.
Ces dernières dignités sont maintenant purement honorifiques ; heureusement pour les titulaires, car autrefois ils devaient, ainsi que quelques femmes désignées d’avance, passer de vie à trépas le jour des funérailles du souverain.
Le premier résident au Dahomey fut le lieutenant-colonel d’infanterie de marine Disnematin-Dorat, nommé par décret du 14 avril 1882. Il avait sous son autorité Porto-Novo, Cotonou et les Popos. Il eut à se débattre contre les intrigues des Anglais, Portugais et Allemands, ses voisins, qui excitaient le roi Glé-Glé contre nous. Un jour même, le 13 septembre 1885, les Portugais hissaient leur pavillon à côté du nôtre à Cotonou. Plus tard, le cabinet de Lisbonne dut renoncer à ses prétentions.
Au cours de l’année 1887, les difficultés avec les Anglais prirent un caractère si aigu qu’il devint nécessaire d’établir, avec le gouvernement de Lagos, un modus vivendi en attendant un arrangement définitif. M. Ballot fut chargé de cette affaire et obtint une convention provisoire qui fut signée à Lagos. Il était temps, car nos tirailleurs sénégalais et les Haoussas anglais échangeaient presque tous les jours des coups de fusil. On signa ensuite un nombre respectable de traités de commerce et d’amitié, dont la lecture pourrait vous rendre malade, tant vous seriez obligé d’en rire. J’en ai fait l’expérience ; ils sont dépourvus de tout intérêt. Je signale enfin, comme particularité du pays, les exécutions en masse ordonnées par le roi Behanzin, qui croyait faire une gracieuseté aux Européens en les invitant à y assister.