Page:Leon Wieger Taoisme.djvu/389

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sent que le temps est venu, dit un commentateur, le Sage coupe ses attaches, s’échappe de sa cage, sort du monde des vulgarités. Comme disent les Mutations, il ne sert plus un prince, parce que son cœur est plus haut. Ainsi firent tant de Taoïstes, qui se retirèrent dans la vie privée, en pleine fortune, et finirent dans l’obscurité volontaire.


Chap. 10. Texte.


A. Faire que le corps, et l’âme spermatique, étroitement unis, ne se séparent pas.

B. S’appliquer à ce que l’air inspiré, converti en âme aérienne, anime ce composé, et le conserve intact comme l’enfant qui vient de naître.

C. S’abstenir des considérations trop profondes, pour ne pas s’user.

D. En fait d’amour du peuple et de sollicitude pour l’État, se borner à ne pas agir.

E. Laisser les portes du ciel s’ouvrir et se fermer, sans vouloir produire soi-même, sans s’ingérer.

F. Tout savoir, être informé de tout, et pourtant rester indifférent comme si on ne savait rien.

G. Produire, élever, sans faire sien ce qu’on a produit, sans exiger de retour pour son action, sans s’imposer à ceux qu’on gouverne.

Voilà la formule de l’action transcendante.


Résumé des commentaires.

L’homme a deux âmes, un double principe de vie. D’abordp’ai, 鬼 l’âme issue dusperme paternel, principe de la genèse et du développement du fœtus dans le sein maternel. Plus cette âme tient étroitement au corps, plus le nouvel être est sain et solide. Après la naissance, l’absorption et la condensation de l’airouproduisent la seconde âme, 鬼 l’âmeaérienne, principe du développement ultérieur et surtout de la survivance. 謍 camp, terme analogue àcoquille, le corps.etdifférents, pour le parallélisme, faire que.flexibilité, signifie ici vie, par opposition à la rigidité cadavérique. 嬰兒 l’enfant nouveau-né, est, pour les Taoïstes, l’idéale perfection de la nature encore absolument intacte et sans aucun mélange. Plus tard cet enfançon sera interprété comme un être transcendant intérieur, principe de la survivance. Voyez, sur son endogenèse, Tome 1. Introduction page 13. La maladie, les excès, affaiblissent l’union