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INTRODUCTION
’est à Sainte-Beuve que revient l’honneur d’avoir
fait connaître Leopardi au lecteur français. Le
premier, dans une étude biographique et littéraire
publiée dans la Revue des Deux-Mondes[1], le
pénétrant critique a dit de l’homme et de l’œuvre ce qu’il y
avait d’essentiel à dire, et nous a laissé du poète un de ces
vivants portraits qu’excellait à tracer sa plume délicate et précise. L’éveil était donné à la curiosité des lettrés, la voie ouverte
à des investigations plus abondantes, sinon plus approfondies.
N’oublions pas de rappeler qu’Alfred de Musset, dès 1842, à
propos des versificateurs qui sacrifient la pensée à la rime,
avait incidemment évoqué le nom et l’exemple de Léopardi en