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Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t3, 1880, trad. Aulard.djvu/75

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XVIII

Chant du coq sauvage.


Quelques maîtres et quelques écrivains hébreux affirment qu’entre le ciel et la terre, ou plutôt moitié dans l’un et moitié dans l’autre, vit un coq sauvage, dont les pieds sont posés sur la terre et dont la crête et le bec touchent le ciel. Ce coq géant, outre diverses particularités qu’on peut lire à son sujet dans les auteurs susdits, a l’usage de la raison : ou du moins il a été, comme un perroquet, instruit, je ne sais par qui, à proférer des paroles à la manière des hommes : en effet, on a trouvé sur un parchemin antique un chant écrit en lettres hébraïques et en langue à la fois chaldéenne, targumique, rabbinique, cabalistique et tamuldique. Le titre était : Scir detarnegôl bara letzafra, c’est-à-dire : Chant matinal du coq sauvage. Après beaucoup de fatigue et non sans interroger nombre de rabbins, de cabalistes, de théologiens, de jurisconsultes et de philosophes hébreux, je suis venu à bout de le comprendre et d’en