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Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t3, 1880, trad. Aulard.djvu/81

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le jour et finissent par s’éteindre : ainsi l’univers, bien qu’il rajeunisse au commencement de l’année, n’en vieillit pas moins continuellement. Un temps viendra où s’éteindront et l’univers et la nature même. Comme ces grands et merveilleux empires, si fameux en d’autres âges, dont les traces et le renom ont péri aujourd’hui, le monde entier, avec les vicissitudes et les malheurs des choses créées, disparaîtra sans laisser de vestiges : un silence nu et un repos profond empliront l’espace immense. Ainsi ce mystère étonnant et effrayant de l’existence universelle, avant d’être éclairci ou entendu, se dissipera et se perdra[1].



  1. C’est là une conclusion poétique et non philosophique : pour le philosophe, l’existence, qui n’a jamais commencé, n’aura jamais de fin. (Note de Leopardi.)