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LE CORSET À TRAVERS LES ÂGES.

maintenir la taille ; les écrits qui sont parvenus jusqu’à nous ne laissent aucun doute sur ce sujet.

Ces bandelettes ou ceintures étaient, à l’origine des siècles, d’une simplicité extrême ; le poète latin Ovide, dans l’Art d’aimer (livre III), nous en donne la raison : « Si les femmes de l’antiquité, dit-il, prenaient peu de soin de leur parure, c’est que leurs maris étaient aussi négligés qu’elles. » À l’époque où vivait Ovide, les femmes commençaient à devenir coquettes ; dans les Cosmétiques, dont nous ne possédons qu’un fragment, il leur enseigne la manière de se parer, leur indique le moyen de se farder et leur recommande « ces enveloppes ingénieuses qui arrondissent la poitrine et lui prêtent ce qui lui manque. »

Mais déjà au ixe siècle avant notre ère, Homère mentionne ces ceintures présentant un multiple enroulement autour du corps ; voici comment il décrit, dans l’Iliade (chant xiv), la toilette de Junon au moment où elle va charmer les dieux.


Junon revêtit une robe divine que Minerve lui avait tissée avec art et où elle avait brodé toutes sortes de belles figures. Elle l’attacha autour de son sein avec des agrafes d’or ; puis elle se ceignit d’une ceinture garnie de cent franges…


Junon emprunte ensuite à Vénus son ceste ou sa fameuse ceinture :