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LE CORSET À TRAVERS LES ÂGES.

gramme intitulée Fascia pectoralis (Épig. cxxxiv liv. XIV) :

Bandeau qui de ma belle assujettis le sein.

Cette fascia s’enroulait autour du corps et avait par conséquent une certaine longueur. Nous en trouvons la preuve dans un passage de l’historien latin Tacite, racontant dans ses Annales (liv. XV), un des épisodes de la conspiration, en l’an 65, de Pison contre l’empereur Néron. Une courtisane romaine, Epicharis, se trouva mêlée à cette affaire. On la mit à la plus cruelle question, afin de lui arracher des aveux ; mais elle supporta les souffrances avec un courage admirable. « Le lendemain, dit un traducteur, comme on la ramenait aux mêmes tortures portée sur une chaise (car ses membres disloqués ne lui permettaient pas de se soutenir), elle détacha la fascia qui lui soutenait la poitrine, la noua au haut de la chaise ; puis, passant son cou dans le nœud et s’appesantissant de tout le poids de son corps, elle s’arracha les faibles restes de la vie… »

Mais la fascia ne fut pas d’un usage général en Grèce et en Italie ; elle n’était employée, d’après Térence, que par les personnes fortes ou imposée par des mères soucieuses de la beauté de leurs filles.

La fascia venait aussi quelquefois s’appuyer sur les