Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/167

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séjour à Paris, le dernier et fatal appartement de la rue de Bruxelles. Avant d’avoir Médan, et depuis que l’aisance lui était venue, Zola avait l’habitude d’aller passer l’été à la campagne. On sait combien il aimait l’eau, la verdure, les arbres, et plutôt les agréables paysages de banlieue que les sites agrestes et la grande nature. Il fit des séjours assez longs à l’Estaque, faubourg de Marseille, à Saint-Aubin, sur la côte normande. Ces diverses habitations indiquent, comme par un diagramme, les fluctuations de la destinée de Zola. Dans la première jeunesse, c’est la maison hantée par le renom du ministre de Louis-Philippe, futur premier président de la troisième république, qui marque l’apogée de la famille Zola ; survient la dégringolade, conséquence de la mort du père, en des logis de plus en plus exigus ; enfin la série morne des garnis et des chambres au sixième. Puis c’est l’entrée définitive dans la vie bourgeoise aisée, le petit hôtel de la rue des Apennins, où un valet de chambre ouvre la porte aux visiteurs. Le romancier parvenu achète enfin une maison de campagne, son rêve ! À Médan, la villégiature de Zola devient plus que confortable. Il ajoute à l’acquisition première des constructions voisines, fait édifier des bâtiments pour servir d’écurie, de communs, de serres, et il se meuble le cabinet de travail qu’il a convoité durant sa jeunesse besogneuse. La première fois que j’entrai dans cet actif laboratoire, je fus frappé par son arrangement plutôt inattendu. C’était au printemps de 1880. Je venais de ma maison de Bougival, située, comme celle de Zola, au bord de l’eau. Comme son cabinet, le mien avait une