Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

neuro-arthritique qui peut expliquer la disposition nerveuse originelle de Zola. Mais on ne saurait trouver là une indication de complète et funeste transmission morbide. Par sa mère et ses grands-parents maternels, Zola tenait puissamment à la terre française : Dourdan, situé entre Étampes et Rambouillet, fait partie de l’Ile de France, de la grande banlieue parisienne. Par son père, il se rattache presque à l’Orient ; son grand-père paternel était né à Venise, mais il était fils d’un Dalmate. Le père d’Émile Zola, François Zola, était né à Venise, en 1796. Ce Vénitien, qui, par ses origines, était Hellène et Illyrien, apparaît comme un aventureux, un migrateur, un homme d’action. Son tempérament était celui de l’explorateur et du chercheur d’or. Aucune tendance artistique, aucun goût littéraire. Il fut incorporé, très jeune, dans les armées cosmopolites qui marchaient sous l’aigle impériale : Napoléon étant protecteur et maître de l’Italie. François Zola devint officier d’artillerie dans l’armée du prince Eugène. À la chute de l’Empire, il démissionna et se mit en mesure d’exercer la profession d’ingénieur. Mathématicien distingué, l’ancien officier d’artillerie devait posséder une compétence spéciale assez complète, puisqu’on a de lui plusieurs ouvrages de trigonométrie et un Traité sur le Nivellement, qui fut particulièrement apprécié. Ce travail le fit recevoir membre de l’Académie de Padoue. Mais les titres académiques sont insuffisants comme émoluments. Le désir de voir du pays, et surtout de trouver fortune en des contrées plus industrielles, plus disposées aux entreprises que l’indolente et artistique Vénétie, firent voyager le jeune ingénieur en Allemagne, en Hollande, en Angleterre et en France. D’après son fils, François Zola « se trouva mêlé à