Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/454

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d’hygiéniste et d’éducateur social, quand il a montré, avec quelque exagération sans doute, mais en des tableaux violents et véridiques les ravages de l’infécondité artificielle due à l’intervention chirurgicale, les inconvénients de la fraude conjugale au point de vue de la santé, la perte que ces pratiques, et aussi l’allaitement mercenaire et l’envoi des nourrissons au loin, dans des repaires d’ogresses cupides, faisaient courir à la société. La surveillance des nourrices campagnardes, plus sérieuse et plus efficace, et l’exhortation aux mamans de nourrir elles-mêmes leurs poupons, voilà des pages excellentes. Les législateurs, les philosophes, les économistes et tous ceux qui se montrent inquiets de la lente dépopulation observée, en France, depuis de nombreuses années, ne peuvent qu’approuver le principe de la doctrine et de l’enseignement de Fécondité. On peut toutefois contester, au moins tant que l’ordre social et économique actuel subsistera, non seulement en France, mais parmi les nations avec lesquelles notre pays est en concurrence productive et commerciale, les avantages de la fécondité invoqués par Zola. Ils sont exceptionnels, et généralement improbables. Dans le monde imaginaire, où il place ses personnages, et où il les favorise, les exemptant des malchances, des désastres, les comblant de réussite et de bonheur, avec sa baguette de magicien conteur, l’avantage et le bienfait de la fécondité peuvent être admis. Dans la réalité, dans les conditions présentes de la production, de la consommation, de l’acquisition du sol et de la possession des instruments de travail, en présence de la cherté des subsistances, de la difficulté de l’habitation spacieuse à bon marché, de la compétition des emplois, et de la dispute des salaires, la fécondité est plutôt funeste, c’est