Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/461

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a été mal comprise, mal suivie. C’est en se montrant des chauvins injustes, et souvent absurdes, que les instituteurs allemands se sont surtout révélés les auxiliaires de leurs soldats. Nos maîtres d’école ont cru que c’était en se proclamant devant leurs élèves, pacifistes, anti-militaristes, et en enseignant qu’il n’y avait nul besoin d’une patrie, qu’ils égaleraient les disciples de Fichte et de Kœrner. Ce n’est pas du tout cela. Ce roman, ayant le grand défaut d’être à clef et de reproduire un débat déjà éloigné, et dont le recul s’accentuera, ne paraît pas devoir garder une place importante dans l’œuvre de Zola. Il ne survivra pas à cette Affaire, qui, heureusement, commence à n’être plus pour nous qu’un de ces cauchemars dont on garde seulement le mauvais souvenir, quand le réveil est venu, avec le soulagement de l’angoisse disparue. Le quatrième évangile, qui devait s’appeler Justice, n’a pu être écrit, et je ne crois pas que Zola, surpris par la mort, ait eu le temps de préparer le dossier de ce roman, ni de colliger les notes qui lui étaient nécessaires pour le mettre en train. Les trois romans subsistants ne sont pas inférieurs, comme on l’a dit, aux autres ouvrages de Zola ; ils sont autres. Ce sont des rêveries délayées en des chapitres interminables, des visions d’avenir combiné et arrangé, des chimères saisies au vol de l’imagination et du désir optimiste. Excepté Vérité, qui a trop d’actualité, les deux évangiles restants seront lus et consultés avec intérêt par tous ceux que les études sociales passionnent, et qui cherchent à établir, au moins dans les livres, dans les discours, dans les projets, les fondations d’un édifice humain nouveau. Ce temple social aura pour pierres