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Page:Lepelletier - Émile Zola, 1908.djvu/471

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Enfin, et ceci peut paraître plus surprenant, il voulut être de l’Académie, et plusieurs fois il se présenta, sans succès, apportant à cette tentative l’opiniâtreté qu’il mettait dans toutes ses entreprises. Il a motivé sa résolution dans une lettre écrite au moment où les journaux ébruitèrent la nouvelle de sa décoration, décidée par le ministre Édouard Lockroy. Personne, dans son entourage, n’était averti ; quelques-uns de ses intimes s’étonnèrent, peut-être plus qu’il ne l’avait pensé, de cette soumission à une récompense gouvernementale. Auprès de l’un d’eux, il s’en excusa, en donnant ses raisons par la curieuse lettre suivante qui fait prévoir sa candidature, lors d’une prochaine vacance académique : Oui, mon cher ami, mandait-il en juillet 1888, j’ai accepté, après de longues réflexions, que j’écrirai sans doute un jour, car je les crois intéressantes pour le petit peuple des lettres, et cette acceptation va plus loin que la croix, elle va à toutes les récompenses, jusqu’à l’Académie. Si l’Académie s’offre jamais à moi comme la décoration s’est offerte, c’est-à-dire si un groupe d’académiciens veulent voter pour moi et me demandent de poser ma candidature, je la poserai, simplement, en dehors de tout métier de candidat. Je crois cela bon, et cela ne serait d’ailleurs que le résultat logique du premier pas que je viens de faire… Il n’allait pas tarder à faire le second, et même une suite de faux pas devait caractériser cette persistance à vouloir entrer à l’Institut, qui n’eut d’égale que celle des gardiens à lui en refuser la porte. Il précisa son désir dans une lettre adressée au rédacteur en chef du Figaro, lors d’une élection où il avait Paul Bourget pour concurrent. Il expliqua sa conduite, en même temps qu’il exprimait de nobles sentiments de confraternité :