Les poèmes de Zola ne sont pas demeurés entièrement inédits. Dans son
livre sur lui, Notes d’un Ami, Paul Alexis en a publié des fragments.
Ils nous permettent de juger ces œuvres de jeunesse, et d’apprécier
l’intensité de la perte que nous avons pu faire, par suite de la
résolution impitoyable de l’auteur. Assez ingénument, Zola a témoigné
d’une secrète et persistante tendresse pour ces rimes, semblables à ces
fleurs printanières séchées dans les pages d’un livre, que l’émotion
ravive, que le souvenir colore, et que parfume encore le souvenir, quand
on les retrouve à l’automne. En remettant à son ami ces poésies exhumées,
en vue de leur citation dans son ouvrage, Zola n’a pu s’empêcher de dire :
Je n’ai pu relire mes vers sans sourire. Ils sont bien faibles et de
seconde main, pas plus mauvais pourtant que les vers des hommes de
mon âge qui s’obstinent à rimer.
Zola a raison, ces vers de jeune homme ne sont pas plus déplorables que
beaucoup d’autres qui conduisirent leur auteur à l’Académie. L’Amoureuse
Comédie, est divisée en trois poèmes : Rodolpho, l’Aérienne et
Paolo. Un artisan habile en supercheries littéraires, un Mac-Pherson
truqueur de pages mussettistes, aurait pu intercaler ces petits poèmes
dans les Contes d’Espagne et d’Italie, comme fragments inédits retrouvés
dans les papiers de l’auteur des Nuits, après sa mort, ou comme
conservés dans les manuscrits de Paul, son frère, ou même comme ayant
été découverts parmi les carnets de ménage d’Annette Colin, sa vieille
servante. Le public eût été facilement abusé. A part quelques experts en
versification, qui eussent diagnostiqué que c’était trop bien rimé, pas
assez lâché, pour avoir été tissé sur le même métier que Namouna, la
majorité se fût pâmée en disant : « Voilà du
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