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Bidet. — Il n’y a pas d’inconvénient à nommer quatre délégués avec le mandat qui vient d’être fixé, et il y en aurait à ne point le faire, car Si les socialistes de ce Comité ont à marcher en avant, ce serait une folie que l’Internationale leur refusät son concours réservé.

Charbonneau. — Vous dites que le Comité est devenu socialiste. À son début, il était réactionnaire. Je reste défiant. En conséquence, j’appuie la nomination de quatre membres, mais avec un mandat déterminé ; ils ne se mêleront à l’action que pour une lutte sociale.

En conséquence on vota la nomination d’une commission de quatre membres, déléguée auprès du Comité Central de la garde nationale, avec cette condition que l’action de cette délégation serait individuelle et expressément réservée, en ce qui concernait l’Association internationale des travailleurs. (Séance du Ier mars 1871.)

Il résulte de cette délibération que l’Internationale consentait bien à envoyer quatre délégués au Comité Central, mais qu’elle n’entendait nullement adhérer à un comité politique, et que les délégués ne devraient se mêler à l’action de ce comité que pour une lutte sociale. Ceci fournit la démonstration que l’Internationale demeura étrangère à toute l’action politique du Comité Central, et ne participa nullement à l’affaire des canons de Montmartre.

La séance du 15 mars ne contient aucune allusion à un mouvement éventuel quelconque, pour le cas où le gouvernement voudrait prendre de vive force les canons. On y discute l’envoi d’une rectification au Paris-Journal à propos d’une lettre de Karl Marx, dont on suspecte l’authenticité, et l’on y décide d’adresser les communications à plusieurs journaux en attendant que l’Internationale ait un journal lui appartenant entièrement.

Le 18 mars est passé. Paris est en pleine révolution. Le Comité Central, dès le 19 mars, s’est manifesté comme seule