le général Lecomte et plusieurs officiers étaient détenus au Château-Rouge. Mais il les croyait en sûreté, et se fait à la surveillance du capitaine Simon Mayer, seule autorité présente à ce poste. Ce capitaine, pour assurer la garde, et surtout la sécurité des prisonniers, se fit accompagner d’une compagnie de renfort, prise à la mairie.
Le général Lecomte et les officiers avaient demandé, à plusieurs reprises, à être interrogés, désireux de connaître l’inculpation sous laquelle on les gardait. On leur avait répondu que le « Comité » s’occupait d’eux, délibérait, et qu’ils auraient bientôt à comparaître devant lui. On ne désignait pas autrement ce Comité. Il est évident qu’il ne s’agissait nullement du Comité Central.
Le Comité Central ne se trouvait pas à Montmartre, il n’eut connaissance des événements que dans la soirée, et pas une minute l’intervention d’un de ses membres ne fut constatée, soit au Château-Rouge, soit rue des Rosiers. On a vu qu’il était resté tout à fait étranger à la résistance improvisée sur la Butte, lors de la tentative d’enlèvement des canons.
Ce Comité, dont parlaient les gardes du poste du Château-Rouge, et le seul qui doive garder une certaine responsabilité morale dans les tragiques péripéties qui suivirent l’arrestation de Lecomte, c’était le comité de Vigilance du XVIIIe arrondissement. On sait que les Comités, dits de Vigilance, qui s’étaient formés pendant le siège, fonctionnaient depuis la Fédération de la garde nationale, à côté du Comité Central, émanant de cette Fédération. Ce Comité de Vigilance montmartrois avait pour principaux membres : Théophile Ferré, Dereure, adjoint de Clemenceau, J.-B. Clément, Le Moussu, Avronsart, Garcin, Moreau. Ce fut ce Comité qui, au lieu d’interroger sur place les prisonniers, donna l’ordre de les transférer rue des Rosiers, au poste de