mas et Lecomte, et demander que leur mort fût considérée comme un deuil national.
M. Turquet raconta d’une façon mélodramatique son arrestation et celle du général Chanzy à la gare d’Orléans, et après une proposition du général Martin des Pallières d’envoyer les députés de Paris réclamer le général Chanzy, acceptée par Langlois et Schœlcher, mais écoutée sans enthousiasme par leurs collègues, la séance fut renvoyée au lendemain mardi à midi.
Cette première séance fut donc assez insignifiante. M. Thiers n’y assistait pas.
UNE PROCLAMATION DE L’ASSEMBLÉE
La seconde séance eut son début marqué par une singulière motion d’un droitier, M. Gaslonde. Il demanda, comme la chose la plus simple et la plus légitime, « le rappel des conseils généraux de l’empire révoqués par la délégation du gouvernement de Bordeaux ». Cette proposition était audacieuse et malencontreuse. M. Emmanuel Arago cria à la droite : « Vous croyez rétablir l’ordre avec cela ! » La droite l’emporta quand même et vota l’urgence.
M. de Lasteyrie eut ensuite la parole, pour donner lecture du rapport de la commission chargée de s’entendre avec le gouvernement pour les mesures à prendre « dans les circonstances actuelles ». Ce rapport se terminait par une proclamation de l’Assemblée nationale au Peuple et à l’Armée, destinée à être affichée et publiée. En voici le texte :
Le plus grand attentat qui se puisse commettre chez un peuple qui veut être libre, une révolte ouverte contre la souveraineté nationale, ajoute en ce moment comme un nouveau désastre à tous les maux de la patrie. Des criminels, des insensés, au lendemain de nos revers, quand l’étranger s’éloignait à peine de nos champs