parmi les fédérés, chefs ou soldats. Quelques hommes s’enivrant dans les débits de liqueurs, — j’ai eu peut-être tort d’insister moi-même dans ces notes sur le côté beuverie du mouvement insurrectionnel, — quelques hommes ivres ne doivent pas nous autoriser à traiter d’ivrognes cent mille hommes, parmi lesquels il y a certainement des gens honorables et convaincus de la justice de leurs revendications.
Ces chefs improvisés, inconnus, que la révolution a choisis, sont-ils tous indignes d’estime et dénués de capacités ?
Il y a peut-être chez eux des forces vives et nouvelles, qu’il sera juste et même nécessaire d’utiliser. Les idées qu’ils représentent doivent être étudiées, et, si on les reconnaît bonnes, mises en pratique.
(Catulle Mendès. Les 73 Journées de La Commune, p. 50.)
Les menteries et les calomnieuses injures de Crémer n’eurent pas la récompense que son auteur en attendait.
LA RÉCOMPENSE DE CRÉMER
La commission de révision des grades, non seulement ne lui maintint pas ses étoiles de divisionnaire, mais le fit rétrograder jusqu’à l’épaulette de chef de bataillon, grade qu’il possédait déjà au retour du Mexique. C’était assurément excessif. On le punissait d’avoir paru un instant accepter l’écharpe de commandant en chef des troupes de la Commune. Il protesta par une lettre trop vive et fut mis en réforme. Il se rejeta alors vers la politique et se présenta aux élections de 1872, à Paris. Il se retira devant Victor Hugo, qui se vit alors ridiculement préférer le médiocre, mais réactionnaire Vautrain. Crémer fut ensuite poursuivi en conseil de guerre, pour un acte relatif à son commandement pendant la guerre : l’ordre d’exécution d’un épicier de Dijon, nommé Arbinet, accusé d’espionnage, fait qui ne fut pas établi. Il fut condamné à un mois de