même temps pour décliner le commandement. Il donna le conseil de ne pas éparpiller les forces et de concentrer le pouvoir, comme le faisait Versailles. « Rappelez-vous bien, disait-il, qu’un seul honnête homme doit être chargé du poste suprême, avec des pleins pouvoirs. » Garibaldi conseillait donc la dictature, ou tout au moins la concentration du commandement en une seule main. Le Comité Central ne tint pas compte de cet avis, puisqu’il nomma trois généraux commandants. La Commune, par la suite, chercha cette unité, dans les pouvoirs donnés à ses délégués à la guerre : Cluseret, puis Rossel, enfin Delescluze. Elle eut recours, en ses dernières semaines, à la dictature collective du Comité de Salut Public, mesure qui eut une conséquence politique intérieure grave, et amena la division de l’assemblée communale en majorité et en minorité. Nous exposerons, à son heure, les causes et les effets de cette scission, qui n’eut d’ailleurs qu’une influence relative sur les évènements des heures suprêmes.
Avec les trois généraux nouveaux, parmi lesquels se trouvaient deux blanquistes énergiques, Duval et Eudes, il semblait que le moment de l’action fût enfin venu. Les nouveaux chefs annoncèrent leur prise de commandement par la vigoureuse proclamation suivante :
Appelés par le Comité Central au poste grand et périlleux de commander provisoirement la garde nationale républicaine, nous jurons de remplir énergiquement cette mission, afin d’assurer le rétablissement de l’entente sociale entre tous les citoyens.
Nous voulons l’ordre, mais non celui que patronnent les régimes déchus, en assassinant les factionnaires paisibles et en autorisant tous les abus.
Ceux qui provoquent à l’émeute n’hésitent pas, pour arriver à leur but des restaurations monarchiques, à se servir de moyens