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Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/343

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« Silence ! j’ai tout vu ! » Le calme se rétablit et nous nous dirigeâmes sur la mairie du IIe arrondissement, rue de la Banque.

(Maxime Lisbonne. — Souvenirs inédits, chap. VII.)

Pendant que Lisbonne faisait charger les fusils et intimidait les gardes nationaux du 14e bataillon, défenseur de la mairie du Louvre, en mettant en batterie des pièces démunies d’obus, Brunel était en conférence avec le maire, les adjoints et les officiers de la garde nationale. Il a été reconnu par la suite, que la mairie était défendue beaucoup plus sérieusement que ne le croyaient Brunel Protot et Maxime Lisbonne. Ce dernier usait d’audace, mais au fond du cœur se sentait un peu décontenancé en constatant que ses deux pièces de canon n’étaient que des instruments de parade, faute de projectiles dans les caissons. Il y avait des forces importantes dissimulées dans la cour du Louvre. Des tirailleurs, postés aux fenêtres des maisons de la rue de Rivoli, commandés par un homme déterminé, enclin à agir vigoureusement, Arnauld de Vresse, eussent dirigé sur la place un feu plongeant redoutable. De plus, les bataillons concentrés à la Bourse et à la mairie du IIe arrondissement, pouvaient facilement secourir les défenseurs de la mairie du Ier. Les deux arrondissements se touchent, et les communications de la Bourse au Louvre étaient assurées par la rue Croix-des-Petits-Champs, débouchant rue Saint-Honoré devant les magasins et l’hôtel du Louvre. M. Héligon, adjoint au maire du 14e arrondissement, l’un des membres importants de l’Internationale, devenu un modéré enragé, a reconnu que les adversaires du Comité Central étaient nombreux et capables de repousser les deux bataillons dont disposaient Brunel, Protot et Lisbonne.

Le vendredi, vers quatre heures, a dit M. Héligon, nous