Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/346

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au combat, et ses collègues auraient dû suivre son exemple.

Il fut l’un des commandants de la funeste sortie d’avril ; comme chef de la 10e légion, il défendit avec une grande énergie le fort de Vanves, position à peu près intenable, et fit montre d’une endurance héroïque, entraînant ses hommes sans relâche, et toujours le premier au feu, le dernier dans la retraite. Brunel lutta jusqu’aux heures finales.

Il parvint à gagner l’Angleterre, où il fut nommé, au concours, professeur à l’École navale, sachant se faire apprécier et estimer de ceux qui lui donnaient asile, comme Hector France, autre officier de la Commune, qui fut professeur à l’École militaire de Woolwich.

PREMIER ACCORD

Pendant les démonstrations militaires de Maxime Lisbonne aux abords de la mairie du Louvre, le général Brunel, introduit dans la salle des mariages, fit connaître à M. Méline, adjoint, l’objet de sa mission. Il demanda donc qu’on lui fit remise des locaux de la mairie. M. Méline répondit que la proposition le surprenait. « Vous êtes républicain, dit-il à Brunel, vous reconnaissez donc le principe du suffrage universel. Comment pouvez-vous venir me demander à moi, maire républicain, élu librement par les électeurs du premier arrondissement, de vous céder la mairie et d’abandonner le poste qu’ils m’ont confié ? »

Brunel répondit que la situation ne pouvait se prolonger. Versailles ne voulait rien accorder. Paris réclamait ses franchises municipales. Le Comité Central se trouvait à bout de patience, les gardes nationaux étaient exténués et voulaient une solution. On avait assez attendu. Paris ne pouvait rester sans un pouvoir municipal régulier, et le Comité Central ne devait plus conserver longtemps l’autorité.