Quant à Paris, il sera vraiment l’arbitre de ses destinées, il aura trouvé dans son Assemblée communale, l’agent nécessaire pour représenter ses intérêts et le défendre en face des intérêts des autres parties du pays et devant le pouvoir national central.
Votre conseil communal aura à traiter des rapports de la Cité avec le gouvernement central de façon à assurer et à garantir l’indépendance de la Commune.
Au vote donc, citoyens ! Que chacun de vous comprenne la grandeur du devoir qui lui incombe, de l’acte qu’il va accomplir, et qu’il sache, qu’en jetant dans l’urne son bulletin de vote, il fonde à jamais la liberté, la grandeur de Paris, qu’il conserve à la France la République, et fait pour la République ce que naguère il faisait si vaillamment devant l’ennemi, son devoir.
Voilà un langage excellent et l’on ne voit pas, même à quarante ans de distance, ce qu’il y aurait à y changer, ou à y blâmer. Mais que cet exposé enthousiaste était déplacé, et combien cet optimisme municipal apparaît aujourd’hui inconscient ! C’étaient assurément d’honnêtes républicains qui considéraient l’avenir si rose, mais quels grands illusionnistes que ces délégués à l’Intérieur ! Ils s’imaginaient que, les élections faites, il n’y aurait plus qu’à organiser l’administration de la ville, qu’à régler les questions de chômage, de solde, d’échéances et de loyers. Ils croyaient aussi, ils l’affirmaient du moins, que la Commune installée à l’Hôtel-de-Ville ne devait rencontrer d’autres difficultés que celles qui pourraient résulter du règlement des rapports de la cité avec le gouvernement central.
Cette confiance était généreuse et ces espérances étaient l’indice des aspirations pacifiques, l’on pourrait dire fraternelles, de ceux qui tenaient le pouvoir provisoire. Ces sentiments honorent ceux qui les ont si sincèrement expri-