paraître. Il faut prendre des mesures immédiates, décisives. Votre Comité de Salut Public est annulé, écrasé sous le poids des souvenirs dont on le charge. Il ne fait même pas ce que pourrait faire une simple commission exécutive. »
Le résultat de ce discours fut la démission des membres du Comité de salut public et l’élection de Delescluze parmi les membres du nouveau Comité, fonction qu’il a quittée, pour prendre, à la place de Rossel fugitif, le poste de délégué à la guerre, où il est encore en ce moment-ci.
Sa fin fut celle d’un romain. Tel Caton se perçant la poitrine pour ne pas survivre à sa cause vaincue, il alla au-devant de la mort avec sérénité. C’était le jeudi soir 25 mai. Les troupes de Versailles, par des mouvements tournants habilement conduits, favorisés en certains points par la trahison, sur d’autres par la défection et par l’irrésolution, étaient maîtresses des trois quarts de Paris. Les soldats de Versailles avaient pénétré inopinément, le dimanche soir 21, dans la ville mal gardée par une garnison confiante et lassée. L’insurrection, enfin vaincue, reculait de toutes parts. Les bataillons des fédérés ne formaient plus qu’une poignée de partisans, se défendant en désespérés, dans des flots cernés. La surprise de l’entrée des troupes avait amené cette brusque dislocation de ce qui avait été l’armée parisienne. C’était la défaite totale désormais inévitable. Delescluze résolut de ne pas être témoin de la victoire définitive, qu’il n’avait pu empêcher, qu’il se voyait impuissant à retarder.
Il avait tenté, dans la journée, sur le conseil d’Arnold et d’autres collègues, une suprême démarche, que Maxime Du Camp a contestée, mais qui paraît avoir été faite. Il agissait à contre-cœur, en cherchant dans l’angoisse finale une chance de salut pour les derniers combattants. Le repré-