deur immortelle que rien n’a encore atténuée sérieusement », l’Assemblée vota la discussion immédiate du rapport. C’était un artifice parlementaire, car personne ne demanda à discuter.
LES MAIRES N’ONT PAS AGI EN BONS CITOYENS
Le président Grévy dit alors, avec la solennité voulue :
« La parole n’étant pas réclamée, voici les conclusions sur lesquelles l’Assemblée doit se prononcer : « La Commission a l’honneur de ne pas prendre en considération la proposition de M. Louis Blanc. »
Ces conclusions sont mises aux voix et adoptées.
Ainsi un vote solennel de l’Assemblée nationale, émis sous l’impulsion du chef du pouvoir exécutif, déclarait, qu’en négociant avec Paris, qu’en acceptant les élections municipales, les maires n’avaient pas agi en bons citoyens. C’était le désaveu de tout ce qui avait été si difficilement obtenu. Les maires étant considérés comme des factieux, pour avoir remplacé, dans les mains fiévreuses des insurgés parisiens, les cartouches toutes prêtes par des bulletins de vote, M. Thiers et l’Assemblée proclamaient qu’on avait mal agi en ne déclarant pas la guerre civile.
C’était odieux et d’une fourberie intense. Thiers laissait désavouer ses amis les maires, qui cependant n’avaient agi qu’en se sachant autorisés par lui, par son ministre de l’intérieur. Pour donner à ce vote une apparence de bonne foi, après avoir formulé sa fameuse doctrine de la République dévolue aux plus sages, de la République prime offerte à l’Assemblée et à la nation si elles avaient la sagesse de le conserver lui, Thiers, à la présidence, il aurait dû remonter à la tribune et dire :
« Messieurs, nous avons été trompés ; les maires ont abusé de la confiance que nous avions mise en eux. M. Er-