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Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/506

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nion libre. Son éloquence était sèche, mais pénétrante ; son ton ne cessait jamais d’être doctoral. On ne le vit pas s’emporter, on n’entendit point sortir d’épithètes injurieuses ou d’apostrophes brutales de sa bouche pincée de prédicateur socialiste. Il se présenta aux élections, en 1869, dans la circonscription d’Ernest Picard, à Paris, et ne fut pas nommé. Candidat à l’Assemblée nationale aux élections du 8 février 1871, il obtint un peu plus de 62,000 voix, et se trouva donc parmi les plus rapprochés des derniers élus. Pendant le siège, il avait été nommé adjoint à la mairie du XXe arrondissement (Belleville) par 8,619 voix.

Lefrançais, doctrinaire du socialisme plutôt que révolutionnaire militant, avait formulé le premier, dans les réunions publiques sous l’empire, le système collectiviste. À la réunion du Pré-aux-Clercs du 29 janvier 1868, il avait fait adopter cette motion, dont il avait développé les termes :

« Considérant que l’hérédité est contraire à la justice, la réunion conclut non point à la modification de la loi actuelle sur l’hérédité, mais à sa suppression, et décide que l’on doit substituer la propriété collective à la propriété individuelle. »

Gaston Da Costa a dit de lui :

Lefrançais fut un puritain de la vieille école. Homme d’études, mais peu fait pour l’action, imbu des principes de droit proclamés par la Constituante et qui ne résolvent aucune des questions sociales dont la solution passionne notre époque.

(La Commune vécue.)

L’un des biographes des hommes de la Commune, M. Jules Clère, a tracé de lui ce portrait, en 1871 :

Lefrançais, froid et énergique révolutionnaire, sut gagner au