§ VI. — La Commune au Creuzot
SIMPLE EFFERVESCENCE
Le Creuzot, le grand centre métallurgique de Saône-et-Loire, avec sa population entièrement ouvrière, centre de grèves nombreuses et opiniâtres, ne pouvait apprendre nouvelles de Paris sans ressentir une commotion. La répercussion des événements du Dix-Huit mars y fut brève et sans gravité.
Le 26 mars, la garde nationale se réunit, convoquée, au son du tambour, à l’instigation de Dumay, ancien ouvrier du Creuzot, délégué du Comité Central, arrivé de Paris là veille. Quatre mille gardes répondirent à l’appel et vinrent se grouper boulevard du Cimetière. Dumay, précédé d’un drapeau rouge, se mit à leur tête et l’on se dirigea vers l’Hôtel-de-Ville. Le drapeau rouge fut arboré aux fenêtres.
Des troupes arrivèrent sous le commandement d’un colonel, comprenant des cuirassiers et un bataillon du 34e de marche. La foule cria : « Vive la Commune ! » Et elle ajouta : « Vivent les cuirassiers, vive la ligne ! » Les cuirassiers ne chargèrent point et la ligne refusa de tirer :
La journée se passa sans collision. Le lendemain le préfet de Saône-et-Loire, M. Charles Ferry, arriva avec des renforts. Il lança aussitôt une proclamation annonçant l’accord des maires de Paris et du Comité Central. Il faisait en même temps un appel à la conciliation.
Les insurgés, qui venaient d’apprendre l’échec de la Commune à Lyon, en présence de l’accord qu’on leur annonçait survenu la veille à Paris entre les maires repré-