Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/24

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insurrectionnel dont toute la tâche devait être la résistance armée, comprit certainement la sottise et le danger de sa retraite. Mais il comprit trop tard. Il ne vit le péril que lorsqu’il ne pouvait être évité. Il fallut, pour lui ouvrir les yeux, le spectacle, auquel il ne s’attendait pas, d’une assemblée communale, son œuvre, sa fille, entrant à l’Hôtel-de-Ville, mais sans lui, Il avait ouvert la porte et on le laissait dehors. Aussi, la plupart de ces vainqueurs au 18 mars, vaincus et dépossédés le 26, forts de leurs droits de premiers occupants, s’efforcèrent-ils de rentrer par une voie détournée dans ce palais de la Révolution, où ils n’avaient plus leur place.

Les membres du Comité Central étaient sincères, lorsqu’ils déclaraient, à la veille du scrutin, qu’ils ne prendraient point part aux luttes électorales, et ne poseraient pas leur candidature. Ils ne sollicitèrent point les suffrages, pas plus d’ailleurs que leurs concurrents. Le temps, pour cela, aux uns et aux autres manquait. Il n’y eut pas à proprement parler de période électorale. Quelques membres du Comité Central furent exceptionnellement élus à raison de leur notoriété générale ou d’une situation influente dans leur arrondissement. Leurs collègues, laissés de côté par le suffrage universel, dont l’indifférence leur parut de l’ingratitude, estimèrent que leur présence était toujours nécessaire, à côté des membres de la Commune, pour maintenir l’organisation et assurer le service de la garde nationale. Irrités et déçus, ils ne voulurent pas cependant paraître s’immiscer trop brutalement dans des fonctions déjà occupées, ni réclamer des attributions qui pouvaient faire double emploi avec celles des membres de la commission militaire, que la Commune venait de désigner.

La publication, dans Paris-Journal, d’une note annonçant que le Comité Central s’était perpétué sous le nom de