Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/348

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dement de la réserve. Ce successeur fut Mac-Mahon, duc de Magenta, maréchal de France.

Le maréchal de Mac-Mahon (Maric-Edme-Maurice-Patrice) descendait d’une ancienne famille irlandaise, catholique. Son père, royaliste ardent, avait été des amis de Charles X, comme tel avait reçu la pairie. Né à Sully (Saône-et-Loire), le 13 juillet 1808, le futur maréchal entra à Saint-Cyr, fit l’expédition d’Alger comme officier d’état-major, assista au siège d’Anvers, retourna en Afrique, où il participa à toutes les campagnes. Il était capitaine, lors du siège de Constantine. Nommé lieutenant-colonel dans la légion étrangère, il devint ensuite colonel au 41e de ligne. Général de brigade en 1848, il fut nommé divisionnaire en 1852. Il fit la campagne de Crimée sous les ordres de Bosquet, puis de Pélissier. Il fut promu grand-croix de la Légion d’honneur, le 22 septembre 1855. L’année suivante, Napoléon III le faisait sénateur. Il fit l’expédition de Kabylie en 1857, et fut nommé commandant en chef des troupes de terre et de mer en Algérie, Lors de la guerre d’Italie, il reçut le commandement du 2e corps. Son intervention heureuse sur le champ de bataille de Magenta lui valut une grande renommée (4 juin 1859). Il fut nommé maréchal de France et duc de Magenta. En 1864, il fut envoyé en Algérie comme gouverneur général. Son administration fut déplorable. Pénétré de l’idée que l’Algérie devait rester un territoire uniquement militaire, il molesta, découragea les colons. Sous son proconsulat, la conquête fut remise en question, beaucoup de colons désespérés émigrèrent, et ce fut le beau temps pour les exactions, les razzias et les violences des bureaux arabes, dont l’un des chefs, le capitaine Doineau, venait d’être poursuivi comme pillard et assassin, arrêtant les diligences et tuant les voyageurs riches, pour s’emparer de leurs valises.