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recevaient un ordre de service, demeurant sourds aux appels, laissant battre le rappel sans y répondre. Les forces de la Commune, portées à leur maximum au commencement d’avril, subirent donc des déperditions successives et continues.

Je me contentais, a dit Cluseret, de commander, chaque fois qu’on le pouvait, 3,000 hommes, effectif nécessaire pour avoir 4,300 combattants. Malheureusement ce n’était pas tous les jours, comme les Versaillais, que je pouvais renouveler cette poignée de braves gens. Ils restaient dix, douze, quinze jours aux avant-postes. À Issy, ils demeurèrent quinze jours.

Ce renseignement est, non pas d’une certitude absolue, mais vraisemblable. D’après les récits détaillés des divers combats soutenus et les totaux donnés de ceux qui y prirent part, jusqu’à la chute de fort d’Issv, au commencement de mai, il résulte qu’il n’y eut pas plus de douze mille hommes dans les forts et les tranchées du sud d’Ivry à Issy, et que quinze mille hommes environ furent échelonnés à l’ouest, du Point-du-Jour à Saint-Ouen. C’est donc, au total maximum, chiffres ronds, à 30,000 combattants qu’il faut fixer l’ensemble de l’armée parisienne en face des 130,000 hommes de Versailles. La vaillance, la solidité des fédérés qui se montrèrent au feu n’en demeurent que plus éclatantes.

L’ARMEMENT

La Commune posséda un armement considérable. Les chassepots étaient au nombre de 280,000. Les fusils à tabatière de 180,000, les fusils à percussion de 70,000. Il y avait en outre disponibles 50,000 revolvers et 56,000 sabres de cavalerie et autres. Un effectif cinq fois plus gros que