Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/386

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Eudes, qui n’avait pas eu la même responsabilité dans la sortie, qui de plus s’était bravement et intelligemment conduit à Meudon, ne fut l’objet d’aucune poursuite, ni même d’aucun blâme. Il perdit seulement son grade de général en chef, mais il conserva un commandement en second. Sous les ordres de La Cecilia, il garda le commandement de la moitié des positions du sud et s’y comporta fort bien. Cluseret, qui, dans ses Mémoires, ne se montra guère bienveillant pour ses anciens collaborateurs, a dit de lui : « Il avait une certaine aptitude militaire, si on se rapporte à son âge et à son inexpérience, deux défauts remédiables. Eudes eût certainement fait quelque chose par la suite. »

Dombrowski, pendant un certain temps, en sa qualité de commandant de la place de Paris, fit fonctions de général en chef, mais par la suite il renonça à cet emploi, et il fut plus spécialement affecté à la défense de Neuilly. « Là, a dit Cluseret, il accomplit des merveilles. » L’armée de la Commune fut bientôt divisée en trois corps, ayant à leur tête comme généraux en chef : Ier corps, armée de l’Ouest, Dombrowski ; 2e corps, armée du Centre, La Cécilia ; 3e corps, armée du Sud, Wrobleski.

DOMBROWSKI

Jaroslas Dombrowski était né en Volhynie, en 1835. Il était donc russe et non polonais. Il était l’aîné de trois frères. Son cadet, Ladislas, servit aussi la Commune avec le grade de colonel et commanda à Asnières, où il montra une grande bravoure. Le troisième frère, Émile, était dessinateur au chemin de fer de l’Ouest, et ne participa point aux événements.

Dombrowski fut enlevé, dès l’enfance, à sa famille, par