Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/202

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prendre part au « Parnasse contemporain ». Il présidait ce défilé des poètes, jeunes et vieux, inédits ou célèbres, dont la théorie magistrale et convaincue se déroulait, sous les yeux assez indifférents du public, devant la boutique du passage Choiseul, succursale de l’Hélicon, annexe des autres endroits sacrés, berceau des fils d’Apollon. Théo était également le premier des poètes médaillonnés.

Jules Barbey d’Aurevilly, c’était le critique passionné, rarement aimable, mais jamais insapide ou platement bénisseur, le coloriste aux épithètes truculentes, l’éreinteur au blâme éléphantique, le louangeur paradoxal et emballé, dont les très nombreuses études sur les philosophes, les écrivains religieux, les poètes, les historiens, les bas-bleus, sont hérissées de parti-pris, d’hérésies, d’inconvenances et de brutalités, mais contiennent aussi des aperçus originaux, des synthèses surprenantes, des aperçus justes, des jugements à récrire, à rédiger moins crûment, mais à confirmer, et qu’on doit lire comme les articles du Père Duchesne, d’Hébert, en supprimant mentalement les b… et les f… Il avait publié déjà, dans le Nain Jaune, un article d’ensemble consacré au Parnasse contemporain et aux Parnassiens.

Cet article avait fait du bruit dans le clan des poètes. Louis-Xavier de Ricard crut devoir protester. Le Nain Jaune refusa d’abord d’insérer sa lettre, comme n’ayant pas grand intérêt et constituant plutôt une réclame de librairie, mais Barbey d’Aurevilly insista auprès du directeur, Gregory Ganesco, pour que la lettre fût publiée. Elle parut, accompagnée d’un commentaire dédaigneux de Barbey.

Cette lettre, dit-il, n’est pas une réponse à notre premier article sur le Parnasse contemporain, que nous avons jugé, en