Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/217

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tous la même superstition sur la préexcellence de la rime riche.

Ce que le Parnasse n’eut pas non plus, mais pas du tout cela, c’est une communion, même apparente, en philosophie, en politique, ou en sociologie. Tels de nous, au contraire, je constate sans approuver, professaient pour toutes ces questions-là plus que du dédain, un vrai mépris. Voyez les survivant, ils sont épars un peu dans tous les partis I Ni une esthétique, ni une doctrine, ni même une poétique au sens classique du mot, le Parnasse n’eut rien de tout cela. Que fut-il donc ? Et qu’avions-nous de commun pour nous unir ? Une formule, et pas plus ! Mais une formule si large que l’évolution personnelle d’aucun de nous n’en fut entravée ni même gênée.

Et si vous en doutez, comparez entre elles les œuvres des Parnassiens, et observez comme chacune d’elles ne ressemble à aucune des œuvres de leurs glorieux aînés, a dit Verlaine, et ajoutons, après Verlaine, comme les Parnassiens se ressemblent peu entre eux !

Il y eut, en 1876, une troisième publication du Parnasse contemporain. Paul Verlaine n’y figura pas. Il était cependant alors l’auteur des Romances sans paroles et de Sagesse, mais la légende mauvaise l’enveloppait, et bien peu de ses anciens amis avaient le courage de prononcer son nom. Il était oublié, méconnu, autant que calomnié. C’était un enterré vivant.

Avec quelques amis, nous avons heureusement fait l’exhumation.