Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/300

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mante : ils élèvent une souris blanche. Ces communards, c’est bien d’eux !

Vu l’Œil Crevé, car je t’écris ceci trois jours après le commencement de cette lettre. Très drôle. La « Langouste atmosphérique » est remplacée par une chanson à boire que chante le bailli. La flèche en diamant est supprimée. Le rôle d’Alexandrivore est tenu par une femme. Très gai le duc d’En-face.

Vu aussi Macbeth. L’orchestre prélude par l’ouverture de la Dame Blanche, et, dans les entr’actes, joue des quadrilles d’Olivier Métra. D’ailleurs, d’assez beaux décors. Ceci à Princess Théâtre.

Oh ! mon ami ! les allumettes, ici, ça pète comme un pet, et ça ne s’enflamme jamais, entends-tu, jamais ! Il y aurait une fortune à importer, malgré leur prix, des allumettes françaises et quel service rendu aux pauvres fumeurs ! J’y songe.

Je compte entrer, sous peu de jours, dans une grosse maison d’ici, où l’on gagne assez. En attendant, je fais des travaux américains, assez bons payeurs. Enfin je végète moins que ne s’y attendaient les bons bougres de la rue Nicolet, — quoique toujours bien triste de cette révolte de ma femme, pour qui ma mère et moi avions pourtant, elle tout fait, et moi tout subi, tu le sais

Réponds-moi vite, toujours : Howland Street, 34-35 — W.

Amitiés chez toi
P. V.

Vermersch doit faire vendredi soir une conférence sur Théophile Gautier. Ça sera un beau tapage dans la presse sale.

J’y serai et t’en rendrai compte.

P. V.


Autre lettre, qui n’a d’autre importance que de signaler les sentiments des Anglais à l’égard des réfugiés de la Commune :


Je te galope à la diable quelques mots sur la conférence Vermersch. C’était au premier étage d’un public-house, sis Old Compton Street, 6 et 7, Soho. Vermersch très élégant. Il a répudié, avec beaucoup de bon goût, le facile courage d’engueuler, ici, le bonapartisme de Gautier. Toute littéraire sa con-