Page:Lepelletier - Paul Verlaine, 1907.djvu/323

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jours Chiselhurst ? C’est bien positivement Chislehurst, ainsi que l’écrivent d’ailleurs tous autres journaux.

Amitiés, ma mère se joint à moi.


Mme Verlaine mère, qui était venue voir son fils malade à Londres, allait repartir. Elle l’engageait fortement à revenir en France. Elle le rassurait, — d’après mes avis, et celui d’amis consultés, — sur les dangers d’une poursuite politique, et elle lui donnait à entendre qu’une réconciliation avec la famille Mauté était possible.

Verlaine hésitait. Le départ de sa mère, qui allait le laisser de nouveau isolé dans la bruyante solitude londonienne, car Rimbaud était retourné à Charleville, l’engageait à rentrer en France.

Il m’écrivit à ce sujet, au commencement de 1873, me faisant part de certaines appréhensions à l’égard de l’accueil qu’il trouverait à Paris :


Mon cher ami.

Je profite du retour de ma mère à Paris, pour te faire parvenir ces mots.

Voudras-tu, quand tu me répondras, me renseigner sur ces divers points :

J’ai l’intention de bientôt retourner à Paris, afin de terminer moi-même toutes ces affaires. Je compte sur ton concours en cette besogne, d’autant que tu connais ma prodigieuse inexpérience. Seulement, je voudrais connaître les êtres, je veux dire, et tu vas me comprendre, savoir un peu qui est, ou fut, pour ou contre moi, parmi les camarades, afin d’éviter tout impair, et de savoir à qui je dois tendre la pince.

Écris-moi donc bien en détails là-dessus. Dis-moi encore s’il n’y a pas moyen d’accélérer les choses, ça finit par être ridicule, d’autant plus que ma défense est si simple. La négation pure et simple de tout, le défi de fournir une preuve ou un témoin, enfin cette suprême chose : il m’est impossible de rester chez les Mauté, et ma femme a préféré tuer son ménage que de me céder sur ce point.