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Ci-joint un Paris-Vivant. Coupe, taille, si juges à propos (Louise Michel, Camescasse, M. le curé, etc.), mais combien tout cela général et plutôt dans la note neutre ! Mais, si tu peux, au cas où ce ne serait pas inséré, conserve-moi le manuscrit. Tu sais que ça fera partie du volume en prose, intitulé Mémoires d’un veuf, qui t’est dédié. Tu es en quelque sorte dépositaire des chapitres de ce petit livre, que tu as bien voulu accepter.

Mille cordialités.
P. Verlaine.


Les Mémoires d’un veuf me sont en effet dédiés. Si je rappelle ce fait, c’est que la dédicace a disparu de l’édition des Œuvres complètes (t. IV), chez Léon Vanier.

L’éditeur a eu tort de supprimer, dans les Œuvres complètes, cette dédicace, qui figurait en tête de l’édition originale, car elle contenait une définition intéressante et exacte de ce recueil, très personnel et très caractéristique, dans l’œuvre en prose de Verlaine.

Voici ce morceau rétabli :


DÉDICACE
à Edmond Lepelletier.

Mon cher Edmond, voici quelques pages, sous un titre énorme, qui ne sont ni un petit roman, ni un recueil de minuscules nouvelles, mais bien des parcelles d’une chose vécue en quelque sorte sous tes yeux. Il n’y a pas de sous-entendus dans cet opuscule. Néanmoins, comme le public n’a pas besoin de lire entre les lignes et n’éprouverait aucun plaisir, même méchant, à le faire, j’ai dû développer certains passages, que toi seul et deux ou trois autres comprendrez, de généralités à l’usage du lecteur inconnu.

Bien des opinions nous séparent aujourd’hui ; nous n’avons plus, sauf sur le bon sens initial et sur les lettres, férocement idolâtrées de moi, qu’une idée commune, qui est de nous garder intacte la vieille amitié si forte et si belle.

Agrée donc cette dédicace toute simple comme mon cœur,