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Fêtes galantes et que la Bonne chanson ! C’est sublime comme Gastibelza ! Et, dans les anthologies futures, l’homme à la pipe blanche prendra la place d’honneur à côté de l’homme à la carabine ! »

Et nous avons ri tous deux, en choquant nos verres, de cette double gouaillerie, qui eût déridé le docte Tribulat Bonhomet, homme rebelle aux plaisanteries des autres, mais au répertoire duquel il convient d’incorporer l’appréciation de Verlaine sur les « Bœufs qui passent » supérieurs à « l’Ode à Napoléon II », et sur « le Pas d’armes du roi Jean » destiné à faire oublier « le Petit roi de Galice ».

Il ne faut pas attacher plus d’importance à cette fumisterie, dont la gloire de Victor Hugo fut l’objet momentané, qu’au Testament burlesque, dont Verlaine consigna teneur et codicille dans ses Mémoires d’un veuf :


MON TESTAMENT

Je ne donne rien aux pauvres parce que je suis un pauvre moi-même.

Je crois en Dieu.

Paul Verlaine.

Codicille. — Quant à ce qui concerne mes obsèques, je désire être mené au lieu du dernier repos dans une voiture Lesage [entreprise de vidange] et que mes restes soient déposés dans la crypte de l’Odéon.

Comme mes lauriers n’ont jamais empêché personne de dormir, des chœurs pourront chanter, pendant la triste cérémonie, sur un air de Gossec, l’ode célèbre « la France a perdu son Morphée ».

Fait à Paris, juin 1885.


Ce sont là débauches spirituelles, succédant sans doute à d’autres, plutôt spiritueuses.

Les Mémoires d’un veuf forment dans l’édition ori-