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XV

SECONDE PÉRIODE RUSTIQUE. — COULOMMES.
— LE JUGEMENT DE VOUZIERS.
— RETOUR DÉFINITIF À PARIS
(1883-1885)

Verlaine avait donc, sans renoncement à la plume, repris la bêche du paysan. Il ne prévint personne de sa nouvelle résolution. Il accomplissait ses changements d’existence comme une manœuvre de décors, dans une féerie. Je l’attendais à la campagne, il ne vint pas. Je le crus souffrant, ou peut-être parti pour un court déplacement. Il m’avait vaguement entretenu d’un projet d’établissement rural. Je pensais, d’après son laconique télégramme, qu’il s’était rendu à Arras, ou à Fampoux, ou peut-être à Paliseul, en Belgique, chez des parents. Je supposais qu’il était en quête d’argent, et que sa mère et lui se préoccupaient de réaliser des fonds, en vendant quelque parcelle de terre. Tous deux avaient, en effet, exécuté ce dessein, mais les fonds réalisés avaient immédiatement servi à une destination que je ne prévoyais pas.

La lettre suivante m’apprit sa nouvelle demeure et sa profession campagnarde, reprise si inopinément :