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recevoir « some months ago » [il y a quelques mois] ? Serais heureux qu’elle eût paru, « chiefly for money sake » [principalement pour la question argent]. Donne m’en des nouvelles.

As-tu reçu Parallèlement ? En as-tu parlé ? Je vis en sauvage.

Ton vieux
P. Verlaine.
Pension Héritier. Route du Mouxy
Aix-les-Bains (Savoie).


Verlaine était revenu à Paris et à l’hôpital Broussais, son séjour hospitalier préféré. Il s’impatientait de ne pas voir ses travaux publiés dans les journaux. Je faisais ce que je pouvais, à l’Écho de Paris et ailleurs. J’avais été assez heureux pour lui faire accepter plusieurs fragments de proses et des poésies, mais la copie de Verlaine n’était pas toujours d’un placement aisé dans un grand quotidien.

La lettre suivante montre son irritation, excusable d’ailleurs.


Paris, le 8 janvier 1890.
Mon cher ami,

Voyons ! Que signifie ce silence ? De quoi peux-tu m’en vouloir ? Je suis bien obligé de me formuler cette question et de te la transmettre. De rien, je crois. Et je t’ai écrit si souvent, à propos de choses si sérieuses !

Tu m’offres, un jour, d’envoyer à l’Écho de Paris une nouvelle. Je t’en envoie une, et pas de réponse, en dépit de trois ou quatre lettres. Mais il paraît qu’à l’Écho j’ai un ennemi, un M. B… G…, qui même m’aurait desservi, depuis, dans l’affaire du legs Boucicaut, affaire où je n’ai, après une démarche mal agréable, touché que cent francs, alors que d’autres, qui sont presque inconnus, ont touché des trois cents et des cinq cents !

J’ai eu aussi, paraît-il, des desservants dans les jurys des concours, où j’avais envoyé vers et prose, comme je t’en avais