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III

JEUNESSE. — PLAISIRS RUSTIQUES.
— PREMIERS ESSAIS POÉTIQUES
(1862-1864)

Ayant terminé ses études, reçu bachelier ès-lettres, Paul Verlaine prit des vacances à la campagne, chez des parents maternels, en Artois. Il fut aussi conduit dans la famille de son père, chez sa tante Grandjean, dans les Ardennes.

Verlaine avait au cœur le sentiment très vif de la Patrie, la grande et la petite : celle du citoyen et celle du natif. Comme sa tendresse pour sa mère n’affaiblissait en rien son affection pour son père et le souvenir pieux qu’il en avait conservé, son attachement pour Arras, Fampoux, Arleux et Rœux, pays maternels, ne diminua jamais le plaisir qu’il éprouvait à se trouver aux environs de Bouillon, de Sedan, près des rives de la Semoy, pays de son père. Il partageait son amour de la terre d’origine, du sol des ancêtres, — des pères, patres, d’où patrie — entre les plaines du Nord et les sites boisés des Ardennes belges et françaises, « dont je suis à demi », disait-il.

Il a plusieurs fois décrit, avec amour, le paysage de Bouillon, d’un vert de toutes nuances, en entonnoir, avec