Page:Leprince - Le magasin des enfans, tome II, 1801.djvu/175

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dans toute sa vie, dit à son père que le prince lui avait paru si honnête homme, qu'elle n'avait pu s'empêcher de l'aimer ; mais, ajouta-t-elle, « je sais bien qu'il ne peut pas m'épouser, parce que je ne suis qu'une bergère ; ainsi, je vous prie de m'envoyer chez ma tante qui demeure bien loin d'ici ». Son père la fit partir le même jour, et le prince fut si chagrin de l'avoir perdue, qu'il en tomba malade. Abor lui dit :

« Mon prince, je suis bien fâché de vous chagriner, mais puisque vous aimez ma fille, vous ne voudriez pas la rendre malheureuse ; vous savez bien qu'on méprise, comme la boue, une fille qui reçoit les visites d'un homme qui l'aime, et qui ne veut pas l'épouser.

- Ecoutez, Abor, dit le prince, j'aimerais mieux mourir, que de manquer de respect à mon père, en me mariant sans sa permission ; mais promettez-moi de me garder votre fille, et je vous promets de l'épouser quand je serai roi : je consens à ne point la voir jusqu'à ce temps-là. »

En même temps la