Page:Leprince - Le magasin des enfans, tome II, 1801.djvu/218

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priver ma fille d'une couronne.

- Ce sentiment est beau, dit la fée, et il se trouve peu de pères capables de sacrifier leurs inclinations au bonheur de leurs enfants ; mais, que cela ne vous arrête point. Le roi de Mogolan, qui était un de mes amis, vient de mourir sans enfants, et par mon conseil, il a disposé de sa couronne en faveur de l'Eveillé. Il n'est pas né prince, mais il mérite de le devenir ; il aime la princesse Elise, elle est digne d'être la récompense de la fidélité de l'Eveillé : et si son père y consent, je suis sûre qu'elle lui obéira sans répugnance. »

Elise rougit à ce discours : il est vrai qu'elle avait trouvé l'Eveillé fort aimable et qu'elle avait écouté avec plaisir ce qu'on lui avait raconté de sa fidélité pour son maître.

« Madame, dit Violent, nous avons pris l'habitude de nous parler à cœur ouvert. J'estime l'Eveillé, et si l'usage ne me liait pas les mains, je n'aurais pas besoin de lui voir une couronne, pour lui donner ma fille ; mais les hommes, et surtout