Page:Leprohon - Antoinette de Mirecourt ou Mariage secret et chagrins cachés, 1881.djvu/203

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il y avait quelque chose de particulier dans le timbre de sa voix. Antoinette craignit qu’il ne regrettât la franchise qu’il lui avait montrée.

— Je vous suis très-reconnaissante, dit-elle, de la confiance que vous venez de me témoigner, colonel Evelyn : votre secret sera religieusement gardé.

— Je le sais ; car, croyez-vous que si j’avais supposé un seul instant qu’il pût en être autrement,je vous l’aurais confié ? Dès le premier moment j’ai vu que vous étiez aussi différente de madame d’Aulnay et des autres femmes de son caractère, que je le suis de ce fat parfumé, de cet égoïste Sternfield.

Antoinette rougit vivement ; mais elle changeait si souvent de couleurs, que son compagnon n’y attacha aucune importance.