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surexcités d’Armand se fussent un peu calmés.

Lorsque celui-ci se vit seul, il se leva vivement et commença à marcher de long en large dans la chambre. Dans un de ses brusques mouvements il fit tomber un vieux portefeuille en cuir qui se trouvait sur la table ; en se baissant pour le ramasser et son contenu qui, en tombant, s’était répandu sur le plancher, il remarqua une lettre cachetée à son adresse et de l’écriture bien connue de sa tante. Il l’ouvrit. Elle lui faisait un pressant appel de venir de suite sans perdre une minute près du lit de mort de son père, et elle ajoutait que celui-ci le demandait constamment.

— Ah ! Paul, mon bon frère ! marmotta-t-il entre ses dents serrées : l’énigme a été bien vite déchiffrée. Voilà donc pourquoi les lettres ne me sont point parvenues ? Quel compte nous avons à régler ensemble !

Il reprit sa promenade, tenant la lettre dans sa main, ses regards tournés vers la porte, désirant ardemment voir entrer son frère pour donner cours à la colère qui le remplissait. Armand était en ce moment dans une disposition d’esprit très-dangereuse. — Dans de pareilles circonstances, des hommes bien moins exaspérés que lui ont commis des meurtres — Il prévoyait vaguement que la colère aurait l’avantage sur lui, que Paul était prompt et violent et que rien ne pouvait faire penser quel serait le résultat d’une altercation avec lui. Cependant il était déterminé,