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vifs ? Ma femme est déjà désolée de ce qui s’est passé et consent à faire la paix si vous le voulez bien.

— Je n’ai pas d’objection à cette dernière proposition, car je suis extrêmement fâché de la violence que j’ai déployée pendant la dispute ; mais ma résolution est irrévocablement prise : nous partons.

— Et je n’en suis pas non plus surpris, dit Martel en passant traitreusement à l’ennemi. Vous avez beaucoup souffert, et maintenant que vous avez secoué vos chaînes, je ne m’étonne pas que vous n’ayez plus le désir de les reprendre. Vous avez terriblement épouvanté la bonne femme ; mais comme, heureusement, vous ne lui avez pas fait de mal, je ne vous en veux pas. Elle dit qu’elle pensait que vous aviez le cœur d’une souris, mais elle trouve maintenant que vous avez celui d’un lion.

— Je décline le compliment si c’en est un qu’on me fait ; je me sens honteux d’avoir montré ces exploits de cœur de lion… Mais le temps presse, il faut que je parte. Cependant, avant de vous laisser, je dois vous remercier, M. Martel, bien sincèrement et de tout mon cœur, pour toutes les bontés que vous m’avez témoignées durant le temps que j’ai passé sous votre toit.

André toussa.

— Que le bon Dieu vous bénisse, Armand, répondit-il avec une émotion visible dans la voix. Depuis le commencement jusqu’à la fin, vous avez agi comme un vrai gentilhom-